Des récits de batailles à couper le souffle, paraît-il, des luttes de pouvoir sans merci, des histoires d’amour à faire battre le cœur, mais hélas, tout le monde est d’accord aujourd’hui : Le Grand Cyrus est devenu illisible. Quelle erreur ! Mais erreur explicable quand on sait qu’il s’agit d’un roman à clé, dont la clé avait disparu. Or elle n’était pas perdue, elle était bien rangée, et l’auteur l’a retrouvée. Après une reconstitution méticuleuse des arrière-plans historiques du récit, il nous révèle ici le tableau saisissant de vie d’une société bien oubliée, mais surprenante et attachante. (Texte intégral annoté, ebook uniquement.)
La société française au XVIIe siècle
D'après le Grand Cyrus de Mademoiselle de Scudéry
La jeune marquise, qui avait pris en Italie le goût des belles choses, ne trouvant pas cet hôtel assez beau, le fit mettre à bas et, nul architecte ne lui proposant de plan à son gré, elle s’érigea elle-même en architecte et fit construire un hôtel nouveau sur des dessins tracés de sa propre main. La principale nouveauté de ce bâtiment consistait dans la place de l’escalier ; d’ordinaire on le mettait au milieu, avec des salles d’un côté et de l’autre, ce qui donnait divers appartements, chacun de médiocre étendue. Mme de Rambouillet mit l’escalier de côté, à l’un des coins, en sorte qu’on avait des appartements considérables et une enfilade de chambres toutes de plain-pied, arrangement favorable à de grandes réceptions. Au rez-de-chaussée, du côté du jardin, des fenêtres régnant de haut en bas, depuis le plafond jusqu’au plancher, laissaient entrer abondamment l’air et la lumière, et, lorsqu’elles s’ouvraient, agrandissaient pour ainsi dire les appartements en les unissant aux vastes jardins qui s’étendaient, sur les derrières de la rue Saint-Thomas-du-Louvre, jusqu’au Carrousel et aux Tuileries.
Victor Cousin – 28 novembre 1792, Paris ; 14 janvier 1867, Cannes.
Après des études brillantes ; il entama sa carrière à vingt-et-un ans en tant que maître de conférences en philosophie à l’École Normale, dont il devait devenir le directeur en 1835. Privé de son poste d’assistant à la faculté des lettres en 1820, en raison de ses idées libérales, il retrouva en 1828 une chaire d’histoire de la philosophie à la Sorbonne, ce qui devait marquer le sommet de sa carrière. En 1852 il s’installa d’ailleurs à la Sorbonne jusqu’à sa mort, et lui légua sa bibliothèque, qui constitua le fonds de la Bibliothèque Victor Cousin. Son œuvre, abondante, de philosophe et d’historien, lui valut d’être élu le 18 novembre 1830 à l’Académie française.
Avant-propos
Introduction
I – Madame de Longueville
II – Condé
Son vrai portrait. – L’homme et l’amant dans Condé
III. – Condé (suite)
Le militaire dans Condé – Siège de Dunkerque. – Lens. – Rocroy. – Charenton
IV – L’aristocratie
Christine, reine de Suède. – la comtesse de Maure et mademoiselle de Vandy. – Le comte de Fiesque. – Mademoiselle de Vertus. – La marquise de Courbon. – Renée de Forbin
V – L’hôtel de Rambouillet
La marquise de Rambouillet et ses deux filles, Julie et Angélique d’Angennes
VI – Angélique Paulet
VII. – Madame de Sablé et Voiture
VIII. – Montausier
IX – Arnauld de Corbeville
X – Chandeville – Godeau – Conrart – Chapelain.
XI – Mademoiselle de Scudéry, son caractère et celui de sa société
XII. Les amis de mademoiselle de Scudéry
Chapelain, Conrart, Donneville, Isarn, Raincy, Sarasin, Pellisson
XIII. – Les amies de mademoiselle de Scudéry
Madame Cornuel. – Marie Legendre. – Marguerite Cornuel. – Mademoiselle Robineau. – Madame Arragonnais et sa fille, madame d’Aligre. – Mademoiselle Boquet
XIV. – Le Samedi
Caractère du Samedi. – De l’air et du ton galant. – Une séance du Samedi : la journée des madrigaux. – Si Molière, dans Les précieuses ridicules et les Femmes savantes, a voulu attaquer mademoiselle de Scudéry et sa société. – Deux époques différentes dans cette société.
XV – Divertissements de la société française au XVIIe siècle
Promenades : le Cours-la-Reine. – La chasse et le sport. – Un cabinet de curiosités. – Ballets, sérénades, concerts et collations. – Parties de plaisir à la campagne. Maison de campagne de Conrart à Athis. – Les bains. La vie des eaux. – Une fête sur le lac de Genève.
Appendice du tome premier
Clef inédite du Grand Cyrus
La bataille de Lens
La bataille de Rocroy
Appendice du tome second
Lettres inédites de la marquise de Rambouillet et de sa fille, Julie d’Angennes, duchesse de Montausier
Lettres et poésies nouvelles de Sarasin
Lettres inédites de mademoiselle de Scudéry
Lettres de Pellisson à Mlle de Scudéry
Lettres de Pellisson à mademoiselle Legendre