Histoire du Manneken-Pis

Racontée par lui-même

Jacques Collin de Plancy

À partir de l’histoire du célèbre petit garçon qui depuis des siècles se soulage en plein cœur de Bruxelles, l’auteur relate les grands moments de l’histoire de la ville elle-même, et de la Belgique en relation avec ses voisins.

Fort de son expérience de folkloriste, il a rassemblé pour la première fois par écrit plusieurs traditions autour de l’origine de la petite statue.

Que l’on soit historien ou simplement amoureux de Bruxelles, on ne peut qu’être comblé par une aussi charmante lecture.

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Comme la ville est plus ancienne que moi, je dois dire d’abord que le nom de Bruxelles signifie les cabanes du pont, parce que cette cité fameuse commença par quelques cabanes construites dans l’île de Saint Géry, qui communiquait à la terre ferme par un pont de bois jeté sur la Senne, à l’endroit qu’on nomme aujourd’hui Borgval, mot flamand qui veut dire forteresse ; car il faut savoir qu’autrefois les villages étaient fortifiés.

Bruxelles était déjà au septième siècle un hameau considérable où les hommes vivaient à peu près comme des ours. Le pays était couvert de bois et de marécages. Nos pères se nourrissaient de chasse et de pêche ; les belles dames s’habillaient de peaux de cygnes, qui étaient communs dans la contrée. Il y avait du reste fort peu de luxe.

La ville cependant s’étendait peu à peu. C’était en l’an 700 une bourgade déjà forte, qui avait un seigneur puissant pour maître. Ce seigneur faisait aussi les fonctions de magistrat, et avait des gens d’armes, comme le roi d’Yvetot. Saint Vindicien, évêque d’Arras, vint prêcher et mourir à Bruxelles, en l’année 705 ; il logea chez le seigneur en question, lequel, n’ayant pas d’enfants, se recommanda instamment aux prières du saint. Vindicien se prêta de bonne grâce à ses désirs. Sa femme devint enceinte, et au bout du neuvième mois, je vins au monde. J’étais tellement petit que c’est de moi sans doute qu’on a pris l’idée du petit poucet. Vindicien était mort, on alla chercher sainte Gudule pour me bénir. Cette sainte était si belle que mon père en devint éperdument amoureux. Elle avait été élevée à Nivelle, sous les yeux de sainte Gertrude sa parente, et elle vivait dans une grande piété au château de Ham, qui appartenait à sa famille.

Mon père comprima à peine trois mois sa passion pour Gudule. Il alla enfin la trouver dans son château, un jour qu’il savait qu’elle y était seule ; et se voyant repoussé avec indignation, il voulut user de violence.

Jacques Collin de Plancy

Jacques Collin, dit Collin de Plancy, 30 janvier 1794, Plancy-l’Abbaye (Aube) ; 13 janvier 1881, Paris.

Collin de Plancy est le plus connu des très nombreux noms de plume de Jacques Collin. Installé dès 1812 à Paris, il épouse sa cousine Marie-Clotilde Paban, qui fera elle aussi carrière dans les lettres. Déjà en 1818 paraît Le Dictionnaire Infernal, son premier ouvrage et celui qui le rendra célèbre. Vers 1820 il s’établit, sans brevet, en tant qu’imprimeur-éditeur-libraire, mais doit fermer en 1826 pour mauvaise gestion. Le tourbillon de la révolution de 1830 le voit s’installer à Bruxelles, puis à La Haye. Rentré en France en 1837, il se convertit officiellement au catholicisme, au point que tous ses livres porteront désormais l’imprimatur. Il a fait essentiellement œuvre de nouvelliste et de folkloriste.Jacques Albin Simon Collin de Plancy, né à Plancy (aujourd’hui Plancy-l’Abbaye) le 30 janvier 1794 et mort dans le 14e arrondissement de Paris le 13 janvier 1881, est un écrivain français, auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’occultisme, l’insolite et le fantastique.

Chapitre premier
Origine de Bruxelles. – Naissance du Manneken. – Sainte-Gudule. – Le vieil ermite. – Origine de la fontaine.

Chapitre II.
Origine du Lion belge, et autres belles choses.

Chapitre III.
Histoire des trois pucelles.

Chapitre IV.
Histoire du prince Henri, et comment saint Michel partagea avec sainte Gudule le patronage de la ville.

Chapitre V.
Origine de la soirée des dames. – Histoire des trois petits moines. – Saint Guidon. – La procession de Poméganck.

Chapitre VI.
Comme quoi Notre-Dame devint protectrice du grand Serment de l’Arbalète. – Les deux marmitons de la porte de Flandre.

Chapitre VII.
Les Saintes Hosties poignardées par les Juifs. – Ruine du château de Gaesbeek. – Tournoi de 1444.

Chapitre VIII.
Origine de la fontaine du Régorgeur. – La joyeuse entrée. – Aventure de Charles-Quint et du paysan qui pisse.

Chapitre IX.
De l’ordre de la Toison-d’Or. – L’inquisition en Brabant.

Chapitre X.
Le duc d’Albe. – Les Gueux. – Sédition en 1486. – Le Manneken à Anvers, et autres détails.

Chapitre XI.
Quesnoy bronze le Menneken. – Premières gazettes. – Un mot sur les hosties miraculeuses. – Bombardement de 1695.

Chapitre XII.
Encore la procession de l’Oméganck. – Le Manneken volé plusieurs fois. – Variétés. – Conclusion.

Appendices

Appendice au chapitre premier – Le Manneken-Pis
Appendice au chapitre 5
Appendice au chapitre 6
Appendice au chapitre 7
Appendice au chapitre 9
Appendice au chapitre 10
Appendice au chapitre 11
Appendice au chapitre 12