Le château de Fontainebleau

Et la cour de François Ier

Louis Dimier

Le cœur de toute la monarchie française, c’est à Fontainebleau qu’on peut encore l’entendre battre. De la petite forteresse imprécise du XIIe siècle jusqu’aux derniers fastes du XIXe, il est peu de souverains qui n’aient marqué les lieux au moins une fois de leur présence. Mais c’est François Ier, avec toute la constellation monarchique de la Renaissance, qui y laissa peut-être l’empreinte la plus profonde. Esthète lui-même, doué d’un goût sûr et d’une vision affirmée de son influence en tant que roi, avec les plus grands artistes de son temps, il installa à jamais le château dans l’Art, et ainsi, dans l’éternité. (Édition annotée)

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Plus près du château, dans les jardins, des parties moins pleines d’imprévu durent rassembler cette société. Le clos racheté des Mathurins avait un étang, sur lequel donne la cour de la Fontaine, où l’on allait en barque, et où, dans un petit cabinet que le roi bâtit en son milieu, et qui, plusieurs fois ruiné, fut autant de fois rétabli, on se livrait au plaisir de la pêche.
Plus à l’écart était le jardin des Pins, au fond duquel une grotte offrait la récréation de sa solitude et de sa fraîcheur, imitation de celles que l’Italie mettait dans ses jardins, et dont le palais du Té à Mantoue, où s’était formé le Primatice, possède un exemple. Ornée à l’intérieur de peintures exquises, de coquillages et de cristaux, elle montrait en façade quatre atlantes et deux termes, dont les formes, imitant un bossage rustique, achevaient l’aspect de cette construction, à la fois bizarre et charmante.
Là sans aucun doute trouvaient place quelques-unes des collations dont parlent les écrits du temps. Les pins en voilaient la retraite, le grès dont elle est faite défiait la chaleur, l’eau qui s’y épanchait du haut d’une niche rustique réjouissait l’oreille et donnait du frais.

Louis Dimier

Louis Dimier – 12 février 1865, Paris ; 21 novembre 1943, Saint-Paul-sur-Isère.
Professeur de philosophie, historien et critique d’art. Passionnément royaliste, ennemi juré de la révolution française, il devient en 1906 directeur de l’Institut d’Action française de Paris, puis administrateur délégué du quotidien l’Action Française à partir de 1914. Mais sa passion pour l’art colore sa pensée d’un universalisme qui le met en porte-à-faux avec le mouvement, qu’il quitte d’ailleurs avec fracas en 1920. Abandonnant l’engagement politique, il se consacra dès lors à l’écriture. Il laissa de nombreux ouvrages sur l’art et sur l’histoire de France, ainsi que des essais de réflexion politique.

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