Le prêt de la morte

Vicente Blasco Ibáñez

Longue nouvelle, forte, pittoresque, colorée, très chargée émotionnellement.

Un étrange chemin, qui se voudrait salvateur mais qui ne finit pas bien, entraîne le personnage principal à l’extrême limite de ses forces, et à la frontière d’une réalité de plus en plus floue.

« L’auteur, dans un fantastique parfaitement maîtrisé, y entraîne aussi le lecteur, jusqu’à frôler la frontière des mondes, de la peur et de l’espoir, de la vie et de la mort. »

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ISBN : 1230000957090
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Rosalindo ne tarda point à prendre l’aspect des ouvriers du pays, et rien ne resta en lui du gaucho de Salta. Il avait coupé ses moustaches et transformé son habillement. Il suivait avec assiduité, dans les divers lieux où il travaillait, les prédications de certains ouvriers venus d’Europe, qui prêchaient contre les compagnies salpêtrières et qui excitaient leurs camarades à la révolte. Mais une grève, suivie d’incendies et de pillages, fut réprimée aussitôt par les soldats chiliens avec un copieux emploi de mitrailleuses, ce qui rendit la prudence à Rosalindo et à la plupart de ses camarades.

Il y avait déjà huit mois qu’il travaillait, lorsqu’il eut le grand plaisir de rencontrer un compatriote qui voulait revenir à Salta.
La vie de cet homme dans les salpêtrières avait été moins agréable et moins fructueuse que celle de Rosalindo. Pendant les premiers mois, il avait gagné beaucoup ; mais comme il était joueur, tous ses gains étaient restés dans les maisons de remolienda. Finalement ses dettes et ses querelles l’obligeaient à quitter le pays. Rosalindo, lui, n’était pas joueur ; son vice dominant avait toujours été la boisson, et depuis qu’il gagnait gros, il pouvait aussi bien qu’un monsieur satisfaire largement ce vice.

Vicente Blasco Ibáñez

Vicente Blasco Ibáñez, né le 29 janvier 1867 à Valence et mort le 28 janvier 1928 à Menton, est un écrivain, journaliste et homme politique espagnol. Il est considéré comme l’un des plus grands romanciers de langue espagnole.

Anticlérical et républicain, il mena une vie agitée et fut à l’origine d’un mouvement politique auquel il donna son nom, le blasquisme ; il fonda également le journal El Pueblo en 1894 pour diffuser ses idées. Son style de roman naturaliste l’a fait comparer à Émile Zola.

CHAPITRE I

CHAPITRE II

CHAPITRE III

CHAPITRE IV