Le pur visage de la Grèce

Camille Mauclair

Quand un historien et critique d’art nous raconte un voyage en Grèce, on ne peut guère s’attendre qu’à un témoignage de haute volée. Et c’est effectivement ce que représente cet ouvrage. L’auteur nous emmène à sa suite visiter les plus prestigieux sites de l’histoire grecque, les musées les plus célèbres comme les plus cachés, et partout, en prise directe avec la grande Histoire, sa vaste érudition, sa sensibilité d’artiste, son instinctive proximité avec les populations, autant que la limpidité de son style, nous transportent d’émotions en émerveillements. (Édition annotée)

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ISBN : 978-2-38371-078-3
9782383710783 12,50 €
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ISBN : 978-2-38371-079-0
9782383710790 2,49 €
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Là, comme devant le Parthénon, et plus peut-être encore, j’ai compris que la grandeur ne dépend point des dimensions, mais de l’émotion de l’âme et des proportions entre la pensée et son motif. Cette baie est harmonieuse, gracieuse et petite. C’est même moins une baie qu’un détroit entre le Pirée, l’île de Salamine et le golfe d’Éleusis, avec des rivages accidentés, des anses, et quelques îlots qui montrent leurs profils bas et bruns et qui se nommaient, aux temps helléniques, Néra et les Pharmakoussai. Dans ce détroit s’est entassée, il y a deux mille quatre cent quinze ans, la flotte de Xerxès qui venait de Phalère, et qu’attendait, dans la crique d’Ambélaki, la flotte grecque, au pied de Salamis où s’étaient réfugiés les non combattants hellènes. Quand cette énorme escadre, mal conduite, s’est déployée difficilement, ses adversaires se sont jetés sur elle, de flanc et en poupe, et l’ont acculée, un peu comme les Japonais firent des Russes à Tsoushima. Ne pouvant manœuvrer, les Perses ont subi l’éventrement par l’éperon et l’abordage, où la hache et la lance ont eu raison de leurs arcs. Ils n’avaient point les douze cents vaisseaux dont parlent Eschyle et Hérodote, mais peut-être six cents, et les Grecs disposaient de quatre cents trières. Ce sont donc environ mille petites nefs qui se sont entrechoquées dans une zone où quatre de nos croiseurs de bataille évolueraient avec précaution.

Camille Mauclair

Camille Mauclair, nom de plume de Camille Laurent Célestin Faust, 29 novembre 1872, Paris – 23 avril 1945, Paris.

Encore étudiant à la Sorbonne, c’est sa rencontre avec Mallarmé qui va donner à sa carrière sa première impulsion et la direction qu’elle ne quittera plus. Historien et critique d’art, critique musical, écrivain, poète et pastelliste à ses heures, il fut considéré comme un des meilleurs  spécialistes du symbolisme, et il a laissé sur le milieu artistique de son époque des témoignages précieux. Son discernement artistique finit pourtant par subir l’influence d’opinions politiques obscures, qui l’entraîneront à des prises de position fâcheuses. Nous ne retiendrons de cette personnalité sensible et complexe qu’une œuvre de haute qualité et des textes impérissables.

La lumière de l’Attique
Quatre sanctuaires
Delphes la pathétique
La douceur d’Olympie
L’Hiéron d’Épidaure
La sainte Délos
Les grandeurs mortes
Chez Agamemnon
Sparte et Mistra
Chez le roi Minos