Un voyage

Belgique, Hollande, Allemagne, Italie

Augustine Bulteau

Retrouvailles amoureuses avec des pays, des villes, des paysages aimés de l’auteur, et qu’elle souhaitait revoir pour mieux nous les raconter. Ces récits d’une femme extrêmement cultivée et pleine d’humour sont un enchantement. Mais au-delà, c’est peut-être l’auteur elle-même, avec sa personnalité hors du commun, qui nous touche le plus : la conjugaison, derrière un abord plutôt martial, d’une rare acuité psychologique, avec le talent tout aussi rare de mettre les mots exacts sur des subtilités peu souvent contactées. Une sensibilité proustienne qui sort définitivement ce voyage des anecdotes touristiques pour lui faire rejoindre la lumière des plus universelles expériences humaines. (Édition annotée)

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ISBN : 978-2-38371-046-2
9782383710462 22,00 €
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ISBN : 978-2-38371-047-9
9782383710479 4,99 €
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On y voit deux objets d’une expression si forte qu’ensuite on ne regarde plus rien : une paire de rideaux d’abord, faits de gros tulle où courent des fleurs et des rinceaux. Ils ne sont pas magnifiques, seulement ils furent brodés par Charlotte, et chaque point c’est un peu de son grand amour. J’imagine sa joie puérile, et large comme les joies d’enfants, le jour qu’elle les apporta. Ensemble ils les mirent à la fenêtre, n’en doutons pas. Comme Goethe était attendri par la constante pensée dont cet ouvrage témoignait ! Comme il les trouva charmants, ces pauvres rideaux ! Comme cette petite chose lui fit sentir son amour avec intensité !…

L’autre objet accroché au-dessus du lit, dans la chambre, c’est une corbeille de paille. Lui-même l’a clouée à cette place pour la voir sans cesse. Elle est affreuse, cette corbeille ! Oui, mais c’est la même où, pendant le voyage d’Italie, il mettait son repas lorsqu’il allait en excursion. Il l’a gardée chèrement, rapportée au fond de l’Allemagne. Il voulait que près de lui toujours restât ce souvenir des heures libres et lumineuses, de l’enivrant voyage où il laissa son amour…

Ces rideaux, dont le tulle fragile persiste à conter une douce histoire, ce panier informe et si pathétique, leur symbole me poursuit comme je reviens lentement par les allées du parc où Goethe imprima son génie, son orgueil – et l’immense quantité de littérature dont, pour le bien et pour le mal, il était malgré tout encombré.

Augustine Bulteau

Augustine Bulteau, 29 février 1860, Neuilly-sur-Seine ; 29 septembre 1922, Paris.
Née dans le milieu de la grande bourgeoisie industrielle, elle fut mariée à 20 ans, mais son fort caractère l’aida à imposer sa nature singulière. La séparation intervint très vite, et Augustine put laisser libre cours à ses activités de peintre et de photographe, avant de donner la priorité à sa carrière littéraire. Elle publia plusieurs romans sous différents noms de plume, mais c’est surtout son salon, avenue de Wagram, superbement fréquenté, qui la rendit célèbre ; salon qu’elle doubla à partir de 1898 par celui du palais Dario, à Venise, acquis avec son amie Isabelle Crombez de la Baume-Pluvinel. La reconnaissance officielle lui vint en janvier 1913 avec l’attribution de la Légion d’Honneur.

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