Vie d’Alphonse Daudet

Lucien Daudet

Il règne une grosse ambiguïté autour de la figure d’Alphonse Daudet : le nom seul fait chanter les cigales, embaumer la lavande, miroiter la mer au fond des calanques… mais l’homme, lui, était nettement plus sombre. Méridional, il vécut à Paris. Romancier, il consacra surtout son talent à dénoncer les aspects les plus corrompus d’une société où il était mal à l’aise. Humaniste, celui qui écrivit « Rien de grand sans solidarité humaine » cultivait des opinions et des amitiés surprenantes… Un Homo duplex, comme il se qualifiait lui-même, que le fils nous raconte ici avec tendresse et délicatesse. (Édition annotée.)

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Et comme corollaire, cette réflexion mélancolique : « J’ai passé ma vie à étouffer mon père au-dedans de moi, je le sentais se réveiller à chaque instant avec ses colères, ses manies… » Il arrive aussi que lui reviennent, au hasard, « mille détails, chansons de table, absence de toute barbe », et c’est page à page, à travers son œuvre, qu’on peut entrevoir un de ces « détails ». Ou ceci : « Délicieux goûter que tout petits on nous envoyait faire au jardin avec un morceau de pain, et permission de picorer à même la treille ou l’espalier… Quelle buée autour de tout ça… » Pour toute sa vie, ce goût du pain avec les fruits, n’importe quels fruits… Je crois que tout jeune il fut, comme il le dit « entre ciel et terre », dans le rêve autant que dans la réalité.

De très bonne heure, sa myopie exceptionnelle (par la suite les verres de ses lunettes de travail et de son monocle étaient aussi concaves que des cupules) dut l’obliger à une constante transposition qui eut sans doute une grande influence sur son esprit, et développa exceptionnellement son odorat et son ouïe : il sentait et écoutait un paysage autant qu’il le regardait, ou plutôt son œil, ses narines et ses oreilles s’étaient habitués, dès sa connaissance des choses, à s’unir pour s’entraider.

Lucien Daudet

Lucien Daudet – 9 juin 1878, Paris ; 16 novembre 1946, Paris.
Le second fils d’Alphonse Daudet et de son épouse Julia Allard, étroitement liée à l’écriture des oeuvres de son mari, fut bien sûr très tôt attiré par les lettres. Romancier, dramaturge, il fut aussi peintre. Homme d’une très grande sensibilité et d’un sens esthétique formé à la bonne école, il ne fréquenta toute sa vie que les plus grands de la vie littéraires et artistique européenne. Sous .
ces lumières éblouissantes, son oeuvre resta dans l’ombre, ce dont il s’accommoda fort bien. Son plaisir était d’honorer les gloires, et la sienne perdure malgré lui.

Première partie
L’ENFANCE ET LA MISÈRE
Deuxième partie
LA JEUNESSE, L’AMOUR, LA PATRIE
Troisième partie
LA DEUXIÈME JEUNESSE, TRAVAIL ET SUCCÈS DANS LE BONHEUR
Quatrième partie
L’ÂGE MÛR, TRAVAIL ET GLOIRE DANS LA DOULEUR
Épilogue
Reliques